«J’ai dit à Dieu: “Tu es mon Seigneur, sans toi je n’ai aucun bien”» (Ps. 16,2)
Comme Marie, l’humble servante qui a tout donné à son Seigneur... nous nous rendons disponibles sans réserve pour un service à la jeunesse besogneuse, devenant signe de la gratuité de l’amour de Dieu… (Const. 18)
L’icône mariale de la visite de Marie à sa cousine Elisabeth (Lc 1,39-56), nous fait contempler comment Marie a accueilli le message de Dieu et a commencé son "pèlerinage dans la foi" en prononçant son "me voici", sa disponibilité à accueillir le projet de Dieu en Elle. Et tout de suite Elle se met sur les chemins de Galilée vers la Judée pour rejoindre le village où habitent Zacharie et Elisabeth et servir sa cousine, proche à mettre au monde Jean, le précurseur de Jésus. Celui de Marie est un aller en toute hâte, avec zèle, avec soin et sans “perdre temps”. Cette disponibilité intérieure est le signe d’un cœur pauvre. Seul un cœur pauvre, en effet, peu être ouvert aux besoins des autres, au cri des pauvres, parce que capable d’audace, d’intuition de la vraie nécessité des pauvres et de trouver les réponses adéquates à leurs besoins. Un cœur pauvre, est plus sensible aux pauvretés des gens : sait les apercevoir, les accueillir, les dépasser.
La pauvreté du cœur, comme libération de chaque forme d’individualisme, est le présupposé pour la mission : le sacrifice de chaque chose nous rend prompte à “coopérer avec le Christ au salut de la jeunesse” (art. 22 e 26).
Jésus appelle les douze et les envoie en mission avec des paroles qui vibrent d’urgence et de passion apostolique, d’engagement radicale et de pauvreté.
Ils ne se distinguent en rien, ni par vertu, ni par des habilités particulières ou par des qualités spécifiques. S’il leur manque quelque chose pour l’actualisation de leur tâche, on la leur donnera au moment opportun pour le moment : on exige d’eux de ne pas se servir de leurs propres moyens d’appui et de propagande ; pour cela aucun bagage, ni pain, ni argent, ni habits de rechange, … et non plus la recherche d’une habitation commode (dans une maison, restez-y jusqu’à ce que vous partez de là). Les tâches qui leurs sont confiées sont : l’annonce, du Royaume, l’appel à la conversion, pas de recherche de succès. Le manque de popularité ne doit pas les freiner dans leur ardeur, ils doivent simplement dépasser cela et aller ailleurs.
A Marie, il n’a pas été révélé la parole MISSION. Ce n’était pas nécessaire, personne plus qu’Elle n’a fait de son existence, un service total pour la cause du Verbe : Cette cause qui était totalement sienne et Elle s’est engagée à la transmettre à qui en a besoin. L’union intime au Christ dans sa condition de Mère dilate l’espace de son service missionnaire ; prise par le Christ et conquise par son amour, Elle en devient le plus fidèle reflexe.
Ce qui distingue le disciple-missionnaire n’est pas sa valeur, sa créativité spirituelle, son influence religieuse, mais l’appel de Jésus Christ, la mission qu’il a reçu, le sceau qui l’a marqué… L’apôtre ne parle pas en son propre nom, mais au nom de Jésus. Il ne se laisse par guider par sa propre conscience ou par sa propre expérience, mais par la Parole de Dieu et le mandat reçu.
L’appel du Christ est centré sur la pauvreté et sur le courage. La mission exige surtout une donation totale ; les mains doivent être vides.
La pauvreté évangélique nous permet de suivre Jésus “avec un cœur plus libre” (art. 18), “disponible sans réserve” à la mission, “devenant signe de la gratuité de l’amour de Dieu” (art. 18). La pauvreté nous libère le cœur parce qu’elle nous ouvre à la communion des biens (cf art. 25), au détachement de “n’importe quelle chose temporaire évaluable en argent” (art. 19). Elle nous libère “de l’individualisme et du désir de posséder” (art. 21). Dans la mission elle nous fait dépasser les formes de l’assistanat ou de dépendance qui ne favorisent pas les processus de promotion des personnes.
La pauvreté quand elle est authentique nous dispose avec plus d’efficacité à aider “les jeunes à se libérer de l’esclavage des choses et a se former à la capacité de partager et de donner” (art. 23).
Elle nous donne la force d’être cohérentes et donne visibilité au style évangélique de vie, un style sobre qui “nous soustrait de la logique de la supériorité et de la domination”.
Le zèle avec lequel Marie part chez sa cousine nous montre que le fait de partir ne dépend pas de la capacité des personnes, mais de l’appel intérieur face à ce qui lui est arrivé. Parce que les belles choses qui arrivent à Marie, elle veut surtout les partager avec les autres.
Il ne suffit pas d’être conscient de notre pauvreté, essentielle et existentielle, mais il s’avère indispensable de vivre comme Marie, dans cette pauvreté, en accueillant en nous-mêmes les sentiments de Jésus, et élargir l’espace de notre service missionnaire pour être vraiment fils, frères et sœurs entre nous.
Demandons-nous :
• Quelles sont les attitudes qui te semblent cohérentes avec l’expérience de Marie et qui peuvent jaillir d’un cœur pauvre où Lui en est le Seigneur et l’unique richesse ?
• Quels choix de sobriété personnels, motivés d’une réponse d’amour à Dieu et envers les autres, j’assume dans mon vécu quotidien ?
• La mission demande empressement pour accomplir ce qui est nécessaire.
Et toi, pour quelle motivation te sens-tu animée et à agir avec empressement ?
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